Les stations de montagne n’ont pas attendu le Plan Avenir Montagne pour faire face au changement climatique. Elles ont toujours adopté une posture proactive pour préserver leur capital environnemental. En intégrant des innovations technologiques, elles ont pu renforcer leur engagement durable et créer des expériences enrichies pour les visiteurs.
De nombreux efforts d’adaptation permettent aux territoires de montagne de composer avec les nouvelles réalités climatiques. L’enjeu étant de demeurer des destinations de tourisme attrayantes. Confrontées aux défis croissants liés aux effets du changement climatique, les stations de montagne ont anticipé leur adaptation. Elles doivent faire face à la diminution de l’enneigement naturel et au réchauffement climatique sur leurs territoires. Aussi, elles ont adopté diverses stratégies combinant innovation, diversification des activités de tourisme et durabilité.
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L’innovation pour une meilleure gestion des ressources en eau à la montagne
Beaucoup décriée, parfois à juste titre, la production de neige de culture reste nécessaire. L’enjeu étant de maintenir un niveau de ski suffisant pendant la saison des sports d’hiver dans les stations. Ainsi, selon Météo France, l’épaisseur moyenne hivernale du manteau neigeux diminuerait de 10 à 40 % en montagne, à l’horizon 2050.
Mais grâce aux nouvelles technologies, la production de neige de culture s’est nettement améliorée. Ces innovations sont régulièrement présentées sur le salon international des professionnels de la montagne, Mountain Planet. Avec des systèmes de production de neige de culture intelligents toujours plus efficients et moins gourmands en énergie. Pour faire face au changement climatique, l’adaptation des enneigeurs a été nécessaire. Ils sont désormais équipés de capteurs intelligents, pour ajuster le niveau de production en temps réel, en fonction de la météo en montagne. L’utilisation des ressources en eau et en énergie sont ainsi optimisées.
Les stations investissent aussi dans des équipements innovants. Ceux développés pour les dameuses marquent, pour les territoires, une adaptation et une avancée significatives. Résultats : une plus grande efficacité énergétique et une meilleure gestion des ressources en montagne. Équipées de capteurs perfectionnés capables de mesurer en temps réel l’épaisseur de la neige, ces machines permettent désormais aux opérateurs d’ajuster avec précision leur travail de damage. Cette technologie de cartographie dynamique de l’enneigement, couplée à des systèmes GPS, optimise le compactage de la neige en évitant les passages inutiles. Résultats ?
> Réduction de la consommation de carburant et des émissions de CO2
> Gestion plus durable des ressources en eau
> Économies d’énergie substantielles
> Réduction de l’impact climatique et environnemental global des stations de montagne
Changement climatique et réduction des émissions de CO2
En matière d’énergies renouvelables dans les territoires de montagne, de nombreux efforts ont été faits pour développer un tourisme durable. Certaines remontées mécaniques sont alimentées par des panneaux solaires intégrés aux installations. Ou par de petites éoliennes adaptées aux conditions climatiques en montagne. Les dameuses et motoneiges fonctionnent à l’hydrogène. Tous ces équipements permettent de réduire considérablement l’empreinte carbone des stations de ski.
Selon une étude réalisée par Utopies en février 2022 pour l’Ademe, les domaines skiables représentent 3% des émissions de CO2 sur une journée de ski. Le poste le plus important étant celui des transports, avec 52% à lui seul. Aussi, l’adaptation des modes de transport est au cœur des enjeux pour les stations de montagne. Que ce soit les véhicules électriques, bornes de recharge, transports en commun, covoiturage ou autopartage… ces alternatives à elles seules ne suffisent pas pour lutter contre la pollution responsable du changement climatique.
Alors les industriels développent les ascenseurs valléens pour relier les vallées aux stations de montagne. Ces solutions de mobilité douce réduisent la pollution locale sur les territoires et favorisent une expérience plus respectueuse de l’environnement, pour un tourisme plus durable en France comme à l’international. En Géorgie, un ascenseur valléen Poma relie la station de Gudauri à la ville de Kobi. Cette infrastructure permet d’accéder à des secteurs enneigés parfois fermés en été. Dans la ville de Lianshi, en Chine, Poma a construit deux télécabines « Meihuashan Lift » pour relier l’ancienne ville minière et la montagne sur 10 km. Elles transportent jusqu’à 1500 passagers par heure.
Optimiser les flux de transport touristique
Des entreprises ont imaginé une gestion intelligente du trafic en temps réel. Reposant sur des capteurs, et en lien avec l’intelligence artificielle, ils permettent d’optimiser les flux de véhicules se rendant dans les stations de montagne, réduisant ainsi les embouteillages et les temps d’attente. Ces systèmes peuvent rediriger les flux vers des routes moins encombrées, ou adapter les horaires des transports collectifs pour répondre à la demande en temps réel. Et pour encourager l’utilisation des transports publics, certaines stations proposent des forfaits de ski incluant les trajets en train ou en bus, facilitant ainsi l’accès aux transports collectifs tout en offrant des tarifs avantageux et incitatifs.
L’application Moutainlive, conçue et développée par Lumiplan, est un exemple d’innovation dédiée à la gestion des flux de transport dans les stations de ski. Disponible sur Apple et Androïd, les usagers sont notamment informés en temps réel de l’état des routes, de la météo en montagne, des conditions de circulation, des horaires des navettes et des remontées mécaniques. L’application est particulièrement utile pour les visiteurs qui veulent éviter les bouchons en planifiant mieux leurs trajets vers les stations.
Face au réchauffement climatique, et pour parvenir à concilier tourisme et préservation de l’environnement, les territoires de montagne sont conscients des menaces que le changement climatique fait peser sur leur avenir. C’est en conjuguant innovation, diversification, et adaptation durable qu’ils pourront continuer d’accueillir les visiteurs tout en limitant la pression touristique sur un environnement déjà fragilisé.
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