Les acteurs de la montagne font partie des grands témoins du changement climatique. Face aux climato-sceptiques (en France, ils sont encore 37% de la population en 2023, selon l’Obs’COP), l’heure n’est plus uniquement à la sensibilisation. Régénérer le vivant et permettre de se reconnecter à la nature, telle est l’ambition des territoires de montagne. Quelles sont donc les différentes stratégies de diversification et les activités sur lesquelles repose le tourisme d’aujourd’hui et de demain ?

L’avenir du tourisme dans les stations de montagne

La raréfaction de la neige est devenue l’un des symboles du changement climatique. Ainsi, la saison d’hiver n’est plus le seul attrait touristique de la montagne. Désormais, on ne parle plus de « stations de ski » mais de « stations de montagne ». Comme cela a été rappelé sur le salon Mountain Planet 2024, lors de la conférence : « L’avenir des stations de montagne ». Car depuis quelques années maintenant, un changement de cap a été initié en matière de tourisme d’été notamment.

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L’objectif des stations de montagne – en France et en Europe, entre autres – est bel et bien de répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux. Comment réduire son impact carbone tout en favorisant le changement ? Par une transition touristique orientée vers une offre de tourisme 4 saisons permettant de compenser un hiver sans neige. Donc mieux répartie sur l’année et sur l’ensemble des territoires. Une proposition accompagnée de mesures fortes en matière de mobilité douce.

Tourisme et éco-mobilité en montagne

Le transport est au cœur des débats sur le tourisme en montagne. Mais comment limiter l’usage de la voiture dans les stations ? Ainsi, lors de la 50è édition du salon Mountain Planet, l’ascenseur valléen a fait l’objet d’une présentation et de nombreux échanges. Comme en témoigne le projet du Valléen sur la commune de Saint-Gervais Mont-Blanc. Cette télécabine qui circulera toute l’année, reliera le centre Bourg de Saint-Gervais depuis la gare SNCF du Fayet. La volonté des élus est certes de désengorger – été comme hiver – l’axe routier rejoignant la station touristique. Mais limiter l’impact climatique, environnemental et paysager a aussi motivé ce choix. Avec cet ascenseur valléen, les émissions de CO2 seront réduites de 12 à 15%. La qualité de vie des habitants, le tourisme et l’attractivité du territoire s’en trouveront également renforcés.

Une offre de séjours et d’activités diversifiée

En dehors de la saison d’hiver, avec ses sports de glisse, ski, snowboard… ou encore raquettes, les activités hors ski sont de plus en plus prisées. Le passage d’un modèle touristique centré sur la neige à un modèle de sports de plein air toute l’année a été progressif.

La proposition 4 saisons des stations s’adapte ainsi au changement climatique. Les vacanciers et les usagers de la montagne attendent des activités en pleine nature, mêlant bien-être et sport, dans les airs ou dans l’eau. Des activités éco-responsables pour un tourisme respectueux de l’environnement. Du VTT à assistance électrique, randonnée, trail, via ferrata, parapente, luge d’été, tyrolienne ou encore canyoning, l’offre est large et séduit à tous les âges.

Quant au patrimoine touristique culturel, il a aussi ses adeptes. L’art et l’artisanat sont de plus en plus plébiscités. Aussi, chaque territoire œuvre pour exploiter au mieux ses richesses naturelles et culturelles. Du patrimoine bâti aux visites de fermes et à la découverte de la faune et de la flore avec des guides, le développement d’un tourisme durable et de proximité est de plus en plus apprécié.

Le plan « Avenir Montagnes » en quelques chiffres

Le plan « Avenir Montagnes » en France permet aux territoires de montagne d’engager leur transition écologique pour faire face au changement climatique. Nous avons évoqué le développement des mobilités douces, avec le transport par câble. Au total ce sont 100 projets de mobilité innovants ou inclusifs en montagne qui ont été accompagnés. Pour 2023, le rapport met également en lumière deux axes de transition ayant bénéficié d’aides. En effet, 15M€ ont été mobilisés pour la restauration de sentiers et la biodiversité. Soit 85 projets pour un investissement total de 29M€. Par ailleurs, 18M€ ont été dédiés au thermalisme, avec 15 projets pour un investissement total de 73M€.