Dans le contexte de changement climatique, les stations de ski et les territoires de montagne sont également mobilisés pour favoriser une économie circulaire et durable. Cette transition, essentielle pour l’avenir du tourisme en montagne, se manifeste par des initiatives visant à réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, pour préserver l’attrait touristique de tout massif montagneux, dans les Alpes, comme partout en France et en Europe.

Une charte « Montagne zéro déchet sauvage 2030 »

Avec près de 250 tonnes de déchets abandonnés dans nos montagnes en une saison (estimation Mountain Riders) les stations de ski sont parties prenantes pour accélérer la transition écologique tout en préservant le tourisme. En 2023, l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM) s’est engagée avec la Charte Montagne Zéro Déchet 2030. Un projet ambitieux visant à éliminer totalement les déchets sauvages en montagne d’ici 2030. Cette initiative, née d’une collaboration avec l’association Mountain Riders, s’articule autour de trois objectifs principaux : réduire, sensibiliser, et collecter/évaluer. En signant cette charte nationale Montagne Zéro Déchet 2030, comment les communes des territoires de montagne et les stations de ski s’engagent-elles pour lutter contre le changement climatique ?

> Mise en place d’un plan d’actions et désignation d’un référent

Les communes des stations de montagne signataires de la charte sont accompagnées pour définir des mesures afin de préserver l’environnement, mais aussi transformer l’économie touristique des territoires de montagne en un modèle de tourisme plus durable.

> Organisation de campagnes de ramassage des déchets

En 2024, 82 ramassages ont permis de collecter 18 tonnes de déchets grâce à la mobilisation de 4700 volontaires. Tous les déchets sont triés, pesés ou comptés afin de récolter de précieux indicateurs. En tête de liste, on déplore la présence : de mégots, d’emballages alimentaires, de fragments de plastique dur, de feux d’artifices ou de déchets de la construction. Des déchets qui sont malheureusement en grande majorité liés au tourisme. Pour rejoindre le mouvement, rendez-vous sur le site de Mountain Riders où un agenda et une carte interactive, avec des données mises à jour en temps réel, permettent à tous les bénévoles de participer à une campagne de ramassage pendant ou hors période touristique.

> Réalisation d’un diagnostic de pollution

La démarche Adopt’1 Spot consiste à réaliser un diagnostic de pollution sauvage sur une zone touristique restreinte et stratégique. Elle permet de mesurer son évolution et d’établir une stratégie de réduction des déchets sauvages à la source. Ce diagnostic comprend 2 ramassages par an pendant 3 ans sur la même zone, aux mêmes dates, et avec le même nombre de participants.

Développer des solutions locales

Mieux produire, mieux consommer, mieux recycler, voici l’objectif de l’association SoluCir, réseau des solutions de l’économie circulaire en Savoie Mont-Blanc. En mettant en place une dynamique d’économie circulaire dans les territoires touristiques de montagne, elle a répondu à un appel à projets de l’ADEME : le territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage. Son objectif ? Valoriser les matières secondaires qui ne sont pas aujourd’hui recyclées dans l’économie globale, alors qu’il y a de moins en moins de ressources disponibles, et qu’en même temps les déchets s’accumulent, notamment en montagne.

@peter-steiner

L’adoption de l’économie circulaire est particulièrement importante dans les zones de montagne riches en ressources primaires comme les forêts, l’eau et les minéraux. Cette approche vise à mieux valoriser les ressources extraites et à les gérer de manière durable, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques et des emplois dans des territoires souvent isolés. La filière « Bois des Alpes », par exemple, valorise les bois issus des forêts du massif alpin dans les projets de construction. Ainsi, les entreprises construisant des chalets et hébergements touristiques en bois s’impliquent dans le développement durable en privilégiant les circuits courts. Ces hébergements touristiques jouent un rôle non négligeable dans la transition écologique des stations de montagne. D’autres initiatives visent aussi à labelliser les hébergements éco-responsables, encourageant par exemple les propriétaires à adopter une pratique durable en matière de consommation d’énergie, consommation d’eau, gestion des déchets et utilisation de matériaux écologiques.

En savoir plus sur les exposants et les solutions présentées sur le salon Mountain Planet 2024

La collecte et l’analyse de données sont essentielles pour mesurer l’impact des initiatives durables, et guider les décisions futures. Selon le rapport de la FIS dans son Sustainability Guide for ski resorts, 12% des stations de ski européennes mesuraient activement leur empreinte carbone en 2022, et 15% s’étaient fixées des objectifs de réduction de leurs émissions. Ces chiffres montrent qu’il reste encore du chemin à parcourir, mais ils témoignent aussi que la prise de conscience est actée. En conjuguant innovation, préservation de l’environnement et adaptation au changement climatique, les stations de ski ouvrent la voie à un tourisme de montagne plus responsable et pérenne.